Développement durable et économie circulaire
Le développement durable et l’économie circulaire sont deux notions définies en 1987 par le rapport Brundtland. Ce rapport officiellement intitulé « Notre avenir à tous » a été rédigé par la Commission mondiale sur l’environnement et le développement de l’Organisation des Nations unies et il a servi de base au Sommet de la Terre de Rio en 1992.
Dans ce rapport le développement durable est envisagé comme la réponse pour endiguer la course effrénée pour la croissance économique basée sur l’industrialisation, coupable de pollution, d’appauvrissement des sols et de raréfactions des ressources énergétiques et par conséquent d’une probable chute brutale de la population mondiale à la fin du XXIe siècle. Selon ce rapport, le développement durable est défini comme « un mode de développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs ».
Pour arriver au développement durable, l’économie circulaire est un des moyens préconisés dès le départ. Elle est entendue comme un système économique et industriel visant à maintenir les produits, leurs composants et les matériaux en circulation le plus longtemps possible à l’intérieur du système, tout en veillant à garantir la qualité de leur utilisation. C’est un modèle économique opposé à l’économie linéaire qui se débarrasse des produits et matériaux en fin de vie économique. En effet, l’économie linéaire des pays développés consistant à extraire, produire, consommer et jeter ne permet pas d’atteindre les objectifs du développement durable. Cette économie qui entraine le gaspillage des ressources et a un fort impact négatif sur l’environnement n’est pas viable à long terme.
Il était donc nécessaire de passer à un modèle économique fondé sur le respect des ressources et de l’environnement tout en permettant aux individus de garder un mode de vie agréable. C’est cela que vise l’économie circulaire qui est reconnue officiellement comme l’un des objectifs de la transition énergétique et écologique et comme l’un des engagements du développement durable. Elle prend en compte trois domaines d’action qui sont la production et l’offre de biens et de services, la consommation au travers de la demande et du comportement du consommateur et la gestion des déchets avec le recours prioritaire au recyclage.
A travers ces trois domaines d’action, l’économie circulaire cherche à favoriser l’entretien, la réparation et la réutilisation des produits, la conception adaptée des produits en vue de leur réparation et la réutilisation totale ou partielle de leurs composants, la fabrication de nouveaux produits à partir de pièces, de composants ou de produits déclassés, le recyclage de matériaux et déchets industriels, agricoles ou ménagers et enfin l’utilisation efficace des ressources lors des phases de production et de consommation.
Fortement encouragée en Belgique, l’économie circulaire y est vue comme un moyen de réaliser des économies, de mettre en œuvre une utilisation plus efficace des ressources, de générer des emplois et de réduire l’impact de la production et consommation sur l’environnement. Elle y est d’ailleurs envisagée sous plusieurs formes telles que des systèmes de location innovants, des systèmes de partage et d’usage collectif de produits et d’équipements ou encore des systèmes où le consommateur achète le service fourni par un produit plutôt que le produit lui-même. On retrouve le principe d’économie circulaire dans un marché de vêtements d’occasion ou encore lorsqu’on vend un service de covoiturage plutôt qu’une voiture.
Concept intéressant, modèle économique attractif, l’économie circulaire n’est pour l’instant qu’un idéal avec ses limites objectives. De ce fait, elle doit seulement être perçue comme un des rouages importants du dispositif permettant d’atteindre le développement durable et non comme une panacée.
Il faut comprendre que la question de l’économie circulaire tourne autour des déchets et de leur recyclage. Ce modèle économique suggère de transformer les déchets en matières premières réutilisées pour la conception de produits et d’éviter ainsi de les voir s’accumuler dangereusement. Considérés comme des nutriments dans ce modèle économique, les déchets doivent pouvoir être absorbés et recyclés par le système industriel et naturel.
On constate ainsi que beaucoup d’entreprises axent leurs campagnes publicitaires qui poussent à la consommation sur le recyclage prôné par l’économie circulaire et rassurent ainsi les usagers quant à la garantie d’une réutilisation des matières constituant les déchets. Pourtant, il est évident que lors des différents cycles de recyclages, la totalité des matières utilisée n’est pas recyclée ce qui signifie que le recyclage n’est pas synonyme de zéro déchet.
En conclusion, même s’il est évident que l’économie circulaire apporte des réponses en termes de préservation des ressources et contribue à la réflexion sur les modes de production et de consommation, elle ne peut être efficace tant qu’elle ne remet pas en cause le paradigme économique actuel basé sur la surconsommation. Une vraie réduction de la consommation doit donc être la priorité et permettre de fait une économie circulaire optimale pour un monde durable et viable tel que préconisé par le développement durable.
Liens :
https://www.belgium.be/fr/economie/developpement_durable/economie_durable/economie_circulaire
https://www.ecologie.gouv.fr/leconomie-circulaire
https://www.ademe.fr/expertises/economie-circulaire
https://www.levaldocco.fr/developpement-durable-economie-circulaire-economie-sociale-et-solidaire/