COVID-19 : santé mentale
Apparue à Wuhan en novembre 2019, la COVID-19 s’est très vite propagée dans le monde à tel point que le 11 mars 2020, elle a été déclarée pandémie par l’OMS qui demande la mise en place de mesures de protection essentielles pour prévenir la saturation des services de soins intensifs et renforcer l’hygiène préventive. En effet, parmi les types de maladie à coronavirus existants, la COVID-19 est à ce jour la plus dangereuse car responsable de graves pneumopathies. Mais elle est aussi source de sérieuses inquiétudes pour la santé mentale des populations quelque peu désarmées malgré l’action des gouvernants.
Pour freiner la propagation du virus, beaucoup de pays ont adopté bon nombre de mesures telles que les gestes d’hygiène élémentaire, la fermeture des frontières, l’isolement, le confinement etc. Mais, il faut reconnaitre l’efficacité relative de ces mesures car certaines sont difficiles à respecter pour diverses raisons. Le seul moyen d’enrayer la propagation du virus et de l’éradiquer étant la découverte d’un vaccin.
Cette absence de vaccin, la relativité de l’efficacité des mesures prônées et aussi la politique de communication des gouvernants sont autant d’incertitudes et de craintes pour les populations. L’impact psychologique de cette pandémie sur la santé mentale des populations est un taux élevé d’anxiété ou de stress et une nette augmentation des addictions avec des troubles du sommeil et parfois des risques de suicide.
L’anxiété est la principale émotion qui fut perçue auprès des individus car la peur de contracter cette nouvelle maladie était générale d’autant plus que certains de ses symptômes sont communs avec ceux de la grippe, de la toux ou même d’un simple rhume. Les personnes qui contractent cette maladie sont aussi stigmatisées pour imprudence et irresponsabilité, ce qui peut porter un coup à leur santé mentale. De plus, leur anxiété est décuplée par le fait de contaminer inconsciemment les autres, surtout des êtres chers qui peuvent ne pas s’en remettre ou qui peuvent se retrouver avec de graves séquelles.
Cette crise sanitaire est aussi une situation inédite. Personne n’avait prévu qu’elle dure aussi longtemps et qu’elle nécessite autant de mesures. La plus difficile des mesures est celle destinée à restreindre les mouvements de population afin de limiter la propagation de la pandémie, cette mesure est communément appelée mesure de confinement.
Au-delà du stress crée par la maladie elle-même, il faut donc ajouter le stress lié au confinement. Cette mesure inédite induit pour les populations une perte de repères et de ressources habituelles. Leurs craintes ne sont plus uniquement liées à la maladie mais beaucoup plus liées à l’incertitude de l’avenir et les conséquences indirectes du confinement. Près de 60% des habitants de la planète ont été confinés à leur domicile avec l’arrêt des activités économiques considérées comme non essentielles et la fermeture totale des écoles lors du premier confinement.
La détresse des populations plus que sanitaire est devenue socio-économique et aussi psychologique. Face à cela, les individus réagissent en fonction de leurs ressources, de leur situation financière ou familiale mais aussi en fonction de leur philosophie de vie. Les mieux lotis forcément moins impactés que ceux qui sont dans des conditions précaires.
Depuis le début de la pandémie, on constate donc une forte augmentation des troubles de l’anxiété avec des taux d’anxiété et des états dépressifs qui ont quasiment doublé par rapport aux périodes normales. La détresse mentale des individus entraine aussi une augmentation des addictions qui se traduit par une forte consommation d’anxiolytiques et de médicaments.
Aujourd’hui, les personnes étant dans des situations financières très difficiles, les catégories socioprofessionnelles inférieures ou celles qui ont des antécédents de troubles psychologiques sont les plus vulnérables tout comme la santé mentale des femmes étant plus en détresse que celle des hommes. A ce public dont on comprend facilement la vulnérabilité psychologique, il faut ajouter les jeunes qui sont fortement impactés par la fermeture des écoles et des universités, ce qui à terme peut concourir pour eux aussi à la perte des liens sociaux en plus des risques de décrochage pour certains et une impossibilité de se projeter dans l’avenir.
Les professionnels de santé sont aussi fortement touchés du fait de leur exposition directe aux conséquences sanitaires de l’épidémie. Les taux de burn out et de stress post-traumatique ont explosé dans les hôpitaux ayant traité des patients atteints de COVID-19.
En définitive, la pandémie en elle-même et les facteurs socio-économiques qui sont induits par les mesures prises surtout le confinement ont un impact indéniable sur la santé mentale des populations. De plus en plus de gouvernants prennent en compte la santé mentale de tous les profils socio-démographiques de la population. A ce titre, des recommandations sont faites pour accompagner un peu plus les personnes présentant des vulnérabilités tout en favorisant le maintien des comportements de prévention afin de limiter les dégâts. Mais cela reste très insuffisant au regard de la détresse des individus. De plus, une meilleure communication sur l’efficacité des mesures prises plutôt que sur la gravité de la pandémie est plus à même de redonner des couleurs à la santé mentale des individus.
Liens :
https://www.health.belgium.be/fr/avis-9589-sante-mentale-et-covid-19
https://www.euro.who.int/fr/health-topics/noncommunicable-diseases/mental-health/
https://www.rtbf.be/info/societe/detail_coronavirus-et-la-sante-mentale-des-belges-dans-tout-ca
https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2020/10/24/la-sante-mentale-eprouvee-par-l-epidemie-de-covid-19
https://questionsante.org/nos-publications-periodiques/bruxelles-sante/e-mag-bxl-sante/261-par-categorie/sante-mentale/